Le suspect a "diffusé avant et après son passage à l'acte deux vidéos sur son compte d'un réseau social au contenu raciste et haineux", a déclaré dimanche le procureur de Draguignan, au lendemain des faits commis à Puget-sur-Argens.
Le Parquet national antiterroriste (Pnat) s'est saisi, lundi 2 juin, de l'enquête après le meurtre samedi d'un homme de nationalité tunisienne par l'un de ses voisins, a indiqué le Pnat, sollicité par franceinfo. Le suspect est interrogé dans le cadre d'une enquête désormais confiée à la Direction générale de la sécurité intérieure (DGSI) et à la Sous-direction antiterroriste (Sdat). Les investigations sont menées pour assassinat et tentative d'assassinat, en relation avec une entreprise terroriste, "commis en raison de la race, de l'ethnie, la nation ou la religion". Elles sont aussi lancées pour association de malfaiteurs terroriste criminelle.
Le suspect est soupçonné de l'avoir tué et d'avoir blessé un autre homme de nationalité turque, tout en postant des vidéos racistes, a relayé dimanche le procureur de Draguignan, Pierre Couttenier, auprès de l'AFP. L'alerte avait été donnée par la compagne du suspect. Les militaires de la gendarmerie nationale avaient alors fait appel au GIGN pour l'interpeller alors qu'il fuyait en voiture. Plusieurs armes ont été retrouvées dans son véhicule, "de type pistolet automatique, fusil à pompe et arme de poing", a précisé le parquet.
"L'identité de la victime mortellement blessée, possiblement âgée de 35 ans, de nationalité tunisienne reste à confirmer. Quant à la victime blessée à la main, âgée de 25 ans, elle est de nationalité turque", a ajouté le magistrat. Celle-ci a été transportée à l'hôpital de la ville voisine de Fréjus.
"Un infâme meurtre raciste"
Adepte du tir sportif, le suspect a "diffusé avant et après son passage à l'acte deux vidéos sur son compte d'un réseau social au contenu raciste et haineux", a poursuivi le procureur dans son communiqué, précisant à l'AFP qu'il est de nationalité française.
Dans la foulée de cette double attaque, l'association SOS Racisme a dénoncé(Nouvelle fenêtre) dans un communiqué un "double crime", "résultat d'un travail minutieux mené par le camp du racisme et visant à rendre légitime l'expression du racisme en mots et en actes".
De son côté, le chef de file de La France insoumise (LFI), Jean-Luc Mélenchon, a déploré un "infâme meurtre raciste" sur son compte X(Nouvelle fenêtre). "Le racisme doit être sévèrement puni. Quand il conduit à cette sauvagerie, la réponse pénale doit être implacable", a réagi lundi le ministre de l'Intérieur, Bruno Retailleau, sur le même réseau social(Nouvelle fenêtre).